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PENSER SAUVAGE

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18 septembre 2008

Poème d'un jour

Une ombre

On s’est connu un 30 d’un mois de septembresilhouette

Et depuis je suis devenu ton ombre

Qui a plongé tout dans les ténèbres

Et qui t’a fait une place dans les décombres

Mais attention à tout ce qui est de la verdure

Un gouffre, un danger sans mesure

Tu sais très bien ce que tu endures

Alors ne parle plus de cette aventure

Je ne sais pas ce que c’est le bonheur

Je sais que c’est la moitié du malheur

Qui flirt un peu avec l’horreur

C’est quoi déjà un cœur ?

Oublie l’image de mon visageSilhouette_2

Réveille-toi de ce rêve, de ce mirage

Si tu veux que tu te soulages

Quitte-moi et tourne la page

Quitte ce tunnel sans lumière

Qui mène au royaume des hommes aux cœurs de pierres

Il n’y a plus d’eau dans ses rivières

Et il ne reste plus que des pierres

Oublie-moi avec cette histoire

Chasse-la de ta mémoire

Tu seras heureuse chaque soir

Et tu ne connaîtras plus de déboires

N’oublie pas que c’est toi qui m’as fait des adieux

Pour me laisser dans ces lieux

Comme un tronc d’un arbre creux

Ou un mirage envoyé des cieux

Une ombre dans un rêve incertain

Un vrai cauchemar, ça c’est certain

Ne pardonne pas même si je viens  de loin

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1 juin 2007

La fascination du pire?

La_fascination_du_pire

Certains mythes demeurent encore vivantes et guident encore complètement la plume de certains écrivains ,comme Zeller ici dans ce roman de la Fascination du pire. On pensait - et on le répère d'ailleurs dans des colloques - que cette "façon de faire" de voir les choses, qu'on pense vraiment que Edouard Saïd a fabriqué ou du moins a exagégé. (1935-2003), la pratique demeure encore sous diverses formes. L'auteur du livre que je vais essayer d’examiner ici avec vous en ai un exemple. Il a reçu le Prix Interallié 2004, reçu les éloges de  nombreux journalistes et écrivains : Nicolas d'Estienne d'Orves, Bernard-Henri Lévy, Claire Juliard... On peut lire leurs gentils petits mots d’ailleurs sur la quatrième des couvertures :

« ... cette Fascination du pire est une étonnante réflexion sur le pouvoir des mots. Avec ce roman en total contre-pied, Zeller confirme sa place parmi les meilleurs de la jeune génération. »; « parfaitement salutaire »; « ...vif et drôle ».

Mais peut-on vraiment en tenir compte en dehors de l'idée d'une propulsion en avant? Mais avant tout, en plus des commentaires de ses amis, de ceux qu’il ne gênerait d’ailleurs pas dans l’espace – il faut le dire - , nous avons essayé d'identifier le public à qui il s'adresse - à travers les forums - et nous avons relevé les commentaires suivants :

« La fascination du pire est un roman que j'ai beaucoup apprécié, écrit dans un style moderne, tranchant, qui sort un peu des sentiers battus. Pour autant, Florian Zeller ne se réclame pas de cette nouvelle vague hautaine et condescendante de jeunes auteurs qui déferle actuellement. Il utilise des mots simples, des phrases normales, et pour moi, ça c'est important- il ne suffit pas d’écrire des phrases alambiquées et qui ne veulent rien dire. Il faut avoir quelque chose à dire, un message à faire passer, et avoir la technique et la sensibilité pour le délivrer. » ; « J'ai bien aimé ce roman parce que le style est clair et concis. »

Le premier commentaire, notamment, l’a bien défini : Zeller raconte des histoires. Nous n’aurons pas de difficulté à vous donner des preuves, c’est tout le livre. Mais ce n'est pas une raison de s'arrêter là; nous allons se forcer d'y poser un pied pour tenter d'y voir de plus près ce qu'il y a de si fascinant. Que contiennent ces livres qui se vendent comme  des petits pains ? C’est qu’ils sont justement des petits pains, consommables, et les idées qui y figurent répondent et correspondent probablement à une aspiration profonde - ça sera au même temps notre supposition-, comme on peut le constater aisément dans les forums de discussion.

Il est intéressant de rencontrer des livres de ce genre, par la seule raison qu'il nous renseigne sur cet imaginaire européen de l'oriental, de l'arabe, du musulman, enfin, du lointain, qui demeure encore vivant, entier, sans aucune égratignure.  "La fascination du pire" ne doit pas être le seul, parmi ceux qui s'inscrivent sans coup férir dans cette catégorie de livres de voyage, du mépris des pays d'ailleurs. Cet « ailleurs » pour notre auteur (narrateur) c'est « les pays musulmans » (p. 9), plus précisément l'Egypte. Nous avons tout le temps pour s’en convaincre.

Les trouvailles commencent dès la première page. On ne peut s'empêcher de relever ces passages qui paraissent insignifiants, mais qui sont en réalité chargés de sens :

« j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage »;

« j'avais peur de ne plus la revoir [Jeanne]»;

« je guettais sans relâche ma propre mort »;

A première vue ces passages nous paraissent sans importance, mais le sens ici c’est ‘’l’exagération’’ qui le porte et qui plonge ainsi le moindre fait dans la fatalité, dans le « pire ». Celui qui partait pour donner une conférence dans l’une des contrées du monde les plus chargée d’histoire, en forçant le trait, apparaîtra, de cette manière, celui qui partait faire la guerre et probablement mourir. Mais ce n'est pas les meilleures marques de mépris. La seconde page se limite presque à ces points suivants sur le crash d'un avion égyptien:

  1. Accident classique >>>>>>>> Soulagement

  2. Attentat terroriste >>>>>>>> Catastrophe

Zeller n’a pas manqué son plan de coupe; comme ces prédécesseurs d’ailleurs,  il a bien réussi sa division du monde, ou plutôt l’a-t-il seulement suivi : il y a ceux qui se soucient de la vie humaine, naturellement affecté par les catastrophes, qui connaissent l’amour, l’amitié, et il y a les autres, les Egyptiens (l’Imam aussi), ceux qu’il désigne par le pronom « eux ».

Voilà comment parle celui qui voulait comprendre ce pays, l’Egypte :

« Il est vrai que ça ne les arrangeait pas trop, eux non plus. Ce genre d’accident fait généralement chuter le tourisme, et l’Egypte, en crise économique depuis plusieurs années, n’en avait vraiment pas besoin. » (Page 9)

« […] parmi la file d’attente, j’étais à peu près le seul à ne pas porter de djellaba. J’ai avalé ma salive. Toutes les femmes portaient le voile. De nos jours, c’est regrettable, les djellabas, les voiles et les avions donnent de drôles d’idées. » (Page 11)

« C’était la première fois qu’il [Martin Millet] se rendait en Egypte. Et sans doute la dernière. Mais ça, il ne le savais pas encore. » (Page 11)

« Martin était assis à ma droite. Il essayait déjà de faire fonctionner le petit écran incrusté dans le siège d’en face. A ma gauche, un homme se plaignait auprès d’une hôtesse de l’air parce que sa femme, voilée de haut en bas, n’était pas assise à sa droite (c’est-à-dire à ma place) ; il disait qu’il ne tolérerait pas qu’un homme s’installe à côté d’elle. » (Page 12-13)

« Il suffit que nous parlions d’un objet pour nous croire objectifs, disait Bachelard. Mais par notre premier choix, l’objet nous désigne plus que nous le désignons et ce que nous croyons nos pensées fondamentales sur le monde sont souvent des confidences sur la jeunesse de notre esprit.»

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